REMI
Tout public à partir de 8 ans
D’après le roman Sans famille d’Hector Malot
Conception, adaptation et mise en scène Jonathan Capdevielle
Création le 5 novembre 2019, Le Quai, CDN Angers Pays de la Loire
GÉNÉRIQUE
CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE
Jonathan Capdevielle
ADAPTATION
Jonathan Capdevielle, en collaboration avec Jonathan Drillet
INTERPRÉTATION
Dimitri Doré, Jonathan Drillet ou Robin Causse, Michèle Gurtner ou Sophie Lenoir, Babacar M’Baye Fall ou Andrew Isar
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE (CRÉATION)
Colyne Morange
ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE (TOURNÉE)
Guillaume Marie
CONCEPTION ET RÉALISATION DES MASQUES
Etienne Bideau Rey
COSTUMES
Colombe Lauriot Prévost
ASSISTANTE COSTUMES
Lucie Charrier
HABILLEUSE
Coline Galeazzi ou Cara Ben Assayag
COIFFE VITALIS
Mélanie Gerbeaux
LUMIÈRES
Yves Godin
RÉGIE LUMIERE
David Goualou ou Sylvain Rausa
MUSIQUE ORIGINALE
Arthur B. Gillette
CRÉATION SON
Vanessa Court
RÉGIE SON
Vanessa Court ou Johann Loiseau
RÉGIE GÉNÉRALE
Jérôme Masson ou Ugo Coppin
PRODUCTION, DIFFUSION, ADMINISTRATION
Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore, Mathilde Lalanne et Isabelle Morel
PRODUCTION
Production déléguée Association Poppydog
Coproduction Le Quai, Centre Dramatique National – Angers Pays de la Loire / Nanterre-Amandiers, centre dramatique national (FR) / Festival d’Automne à Paris (FR) / La Ménagerie de Verre – Paris (FR) / Théâtre Garonne, scène européenne Toulouse (FR) / Théâtre Saint Gervais – Genève (CH) / CDN Orléans-Centre-Val de Loire (FR) / L’Arsenic – Centre d’art scénique contemporain Lausanne (CH) / Tandem – Scène nationale de Douai (FR) / TNG – Centre dramatique national de Lyon (FR) / Le Parvis, scène nationale de Tarbes (FR) / La Rose des vents, scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Asq (FR) / Le Maillon – Théâtre de Strasbourg – Scène européenne (FR)
Avec l’aide de la Région Ile-de-France, au titre de l’aide à la création
Avec le soutien du CN D, centre national de la Danse – Pantin (FR)
HISTORIQUE
Du 5 au 9 novembre Le Quai – CDN Angers Pays de la Loire (FR)
Du 21 au 30 novembre Nanterre-Amandiers, Centre dramatique national – Festival d’Automne à Paris (FR)
Du 4 au 12 décembre Théâtre Garonne – scène européenne, Toulouse (FR)
Le 15 décembre Théâtre Cinéma Paul Eluard, Choisy-le-Roi (FR)
Les 10 & 11 janvier La Ferme du Buisson – scène nationale de Marne-la-Vallée (FR)
Du 15 au 18 janvier Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale (FR)
Du 24 au 28 janvier Théâtre St-Gervais, Genève (CH)
Le 31 janvier & le 1er février TLH, Sierre (CH)
Du 5 au 9 février Arsenic – Centre d’art scénique contemporain, Lausanne (CH)
Du 3 au 5 mars Théâtre des 13 vents, CDN Montpellier (FR)
Du 10 au 13 mars La Rose des Vents, Scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq (FR)
En raison de l’actualité sanitaire les dates suivantes ont dû être annulées ou reportées :
Le 17 mars Le Parvis, scène nationale Tarbes-Pyrénées (FR)
Du 30 mars au 3 avril Tandem, scène nationale Arras-Douai (FR)
Du 14 au 18 avril Théâtre Nouvelle Génération Centre Dramatique National – Lyon (FR)
Du 28 avril au 7 mai Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté (FR)
Les 11 & 12 mai Le Grand Bleu – Scène Conventionnée Lille (FR)
Le 26 & 27 mai Le Quartz – Scène nationale de Brest (FR)
Du 2 au 5 juin T2G – Théâtre de Gennevilliers – Centre dramatique national (FR)
Du 16 au 19 juin Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène Européenne (FR)
Galerie : © Vanessa Court, © Marc Domage
Visuel de fond : © Marc Domage et Jonathan Drillet, Graphisme : Grégoire Gitton
Dans mes créations, l’enfant tient une place importante. Adishatz/Adieu, Saga et A nous deux maintenant font toutes, directement ou indirectement, référence à l’enfance. Les souvenirs d’enfance sont souvent moteurs dans mon processus d’écriture de dialogues ou de récits. Notamment dans Saga, pièce construite à partir de matériaux issus de la mémoire et qui met en scène les souvenirs personnels.
Cette figure de l’enfant aux multiples statuts – d’observateur, de témoin, d’acteur ou de fil conducteur de la fiction – révèle sous différentes formes la complexité du monde des adultes. En effet, mes pièces abordent des réflexions sur des sujets communs, comme par exemple l’identité, la sexualité, le rapport à la famille, aux racines et de manière générale ce qui constitue l’individu, d’où il vient et ce qu’il devient. L’enfant observe le monde des adultes et le considère comme une première référence, un exemple à suivre.
Ce sont ces notions d’apprentissage et de construction de soi qui me motivent à engager un travail destiné cette fois-ci au jeune public. Je désire mettre l’enfant au cœur d’une proposition dans laquelle je travaillerai à créer de l’empathie pour un jeune héros qui fait face aux épreuves parfois rudes que lui impose la vie, et qui sort grandi de ses expériences, qu’elles soient positives ou négatives. Ce personnage, secoué par de multiples émotions, est confronté à des situations parfois extrêmes, mais jamais il ne baisse les bras ; au contraire, il fait de son malheur une force et malgré son jeune âge apprend vite à se débrouiller et à s’en sortir.
En 1990, j’ai découvert à la télévision l’adaptation manga Rémi sans famille dont j’ignorais l’auteur et qui me fascinait. Suivre chaque soir de la semaine les aventures de ce jeune garçon m’excitait au plus haut point. J’ai donc acheté le roman d’Hector Malot.
L’œuvre aborde le thème de l’enfance et de la quête d’identité à travers une initiation qui se traduit par un voyage aux multiples rencontres. Un voyage qui révèle l’attachement à l’acte artistique, présenté comme un gagne-pain, un moyen de survie à la fatalité qui pèse sur le personnage de Rémi. Au début du roman, cet enfant héros repoussé par son père adoptif est confié, moyennant de l’argent, à un bonimenteur et sa troupe (des chiens et un singe), qui vont l’éduquer et l’initier à l’art du spectacle. Il parcourt ainsi la France de ville en ville avec cette singulière deuxième famille, dans l’espoir de se construire un autre avenir. L’enfant est ici, à l’inverse de Pinocchio, dans un rapport presque direct, réel, et authentique au monde, aux épreuves que lui inflige cette nouvelle vie de saltimbanque. La vie qui est ici clairement un terrain d’apprentissage et de réflexion pour le jeune enfant et dont l’objectif, est de continuer d’avancer bon gré mal gré en travaillant à devenir, non sans difficulté, indépendant.
Le roman, écrit à la première personne, endosse le statut d’un récit en apparence autobiographique, puisqu’on découvre que son auteur n’est nul autre que Rémi. Un Rémi devenu adulte qui nous fait part de cette histoire de vie singulière, celle d’un enfant adopté, vagabond, en quête de vérités.
J’ai souhaité créer deux épisodes, adaptés du roman, qui mettent en scène les différentes étapes de ce voyage initiatique. La matière du roman est conséquente, et j’ai voulu garder une certaine cohérence quant à l’histoire du personnage de Rémi et à sa manière d’évoluer, de se transformer. Cela a nécessité de l’adapter en privilégiant les parties de dialogues mais aussi la narration, qui aide à développer dans le détail les descriptions ou les états d’âme des personnages du récit.
J’ai fait le choix de travailler l’espace théâtral dans son état brut. En l’absence de scénographie, ce sont les interprètes qui fabriquent l’espace de la fiction, tandis qu’un système son immersif permet de travailler des scènes hors-champ.
À la manière de mes précédentes pièces, les interprètes sont en capacité d’endosser plusieurs rôles et identités. Pour créer une multitude de personnages avec un petit nombre d’acteurs, j’ai souhaité travailler sur les techniques du masque et ainsi m’appuyer sur leur force esthétique.
Le masque nécessite en effet un jeu précis. Il permet à l’interprète de travailler dans le détail, et de donner corps et voix à des personnages fantastiques. C’est cette métamorphose, cette incarnation totale, presque issue du rite et de la possession qui m’intéresse ici. Le personnage masqué peut évoquer le divin, comme le sacrifice, il impressionne, amuse, inquiète et amène de l’étrange, de l’irréel dans la représentation.
Cette idée du rituel est également incarnée par le personnage de Vitalis, le bonimenteur chef de troupe. Dans le roman, cet homme au passé énigmatique est un nomade qui a une connaissance précise du voyage et des territoires. Lorsqu’il est en représentation, il maîtrise l’art de la parole et de la musique comme personne, il en impose lorsqu’il harangue la foule. Il est aussi une sorte de père, de guide spirituel pour Rémi. Il lui enseigne les bases élémentaires de l’éducation, il est une des réponses aux questionnements de l’enfant sur son rapport au monde et sur son fonctionnement.
Jonathan Capdevielle